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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 21:06

 

Je souhaitais vous faire connaitre le dernier roman de Daniel Pennac, Journal d'un corps. (Edition Gallimard)

pennac.jpg

J’ai apprécié à la fois le style et le contenu. Un vrai moment de bonheur !

Résumé :

Le narrateur est un homme de 87 ans. Il lègue à sa fille une sorte de « journal intime », principalement et volontairement axé sur son corps et ses ressentis. Ce journal débute à l’aube de ses 13 ans et progresse au fil des années.

L’auteur se livre de façon directe, sans fausse pudeur et nous entrons rapidement dans son intimité masculine.

Une façon d’approcher l’ « homme » pour nous les femmes et peut être, une façon de vous questionner et vous confronter à ce point de vue, vous, les hommes…

C’est parfois drôle, toujours perspicace, souvent déconcertant !

Bref, c’est un livre qui entre-ouvre certaines portes (c’est un peu comme mater un mec par le trou de serrure !) et permet de regarder le monde (les hommes !) un peu autrement !

Seul bémol : Des détails un peu trop réalistes parfois dans les descriptifs de ses maux physiques qui peuvent donner la nausée…

Quelques extraits :

« 16 ans, 6 mois : Ce qu’il y a d’extraordinaire, quand je me fais jouir, c’est cet instant que j’appelle le passage de l’équilibriste : la seconde où, juste avant de jouir, je n’ai pas encore joui. Le sperme est là, prêt à jaillir, mais je le retiens de toutes mes forces. L’anneau de mon gland est si rouge, mon gland lui-même tellement gonflé, tellement prêt à éclater que je lâche mon sexe. Je retiens mon sperme de toutes mes forces en regardant mon sexe vibrer. (…) Je peux retenir l’éruption une fois, deux fois, et c’est chaque fois un vrai délice. Mais le désir absolu c’est cet instant où, finalement, je perds pour de bon, où le sperme submerge tout et coule tout brûlant sur le dos de ma main. Ah ! La merveilleuse défaite ! Ça aussi c’est difficile à décrire, tout ce dedans qui passe au dehors et en même temps tout ce plaisir qui t’engloutit… Cette éruption qui est un engloutissement ! C’est la chute de l’équilibriste dans le cratère en fusion ! »

« A 62 ans, 9 mois : L’autre peut être un remède à l’angoisse, à condition qu’il nous soit intimement étranger, un peu indifférent. Il n’est pas une journée de travail qui n’ait raison de mon angoisse. Dès que je franchis les portes de la boîte, l’homme social prend le dessus sur l’homme angoissé. Je suis aussitôt réceptif à ce que les autres attendent de moi : attentions, conseils, félicitations, ordres, encouragements, plaisanteries, engueulades, apaisement… Je deviens interlocuteur, partenaire, rival, subalterne, bon patron ou croquemitaine, j’incarne l’image même de la maturité. Le rôle a toujours eu raison de mon angoisse. Mais les proches, eux, les nôtres, trinquent à tous les coups, parce qu’ils sont nôtres précisément, constitutifs de nous-mêmes, victimes propitiatoires du marmot que nous restons toute notre vie. »

J'espère vous avoir donné envie de lire ce beau roman!

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