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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 10:25

  "Mensonges sur le divan" d'Irvin Yalom (professeur emerite de psychiatrie à Stanford) 1996)

 

 

 

 

Ce livre remet en question avec légèreté et humour quelques principes de la psychanalyse (le thérapeute ne se dévoile pas, il présente une attitude distanciée avec son patient...).  En s'arrêtant sur l’histoire psychothérapeutique de quelques personnages, l'auteur s'aventure à proposer un tout autre modèle théorique psychanalytique... délicieusement rebelle !

        

Voici un premier extrait qui nous donne le ton :

 

Au début du livre, un psychanalyste se trouve à être jugé par ses pairs pour avoir couché avec une patiente. Voici une partie de sa réponse:

« Quelles techniques ai-je employées? Je crains que vous n'ayez pas bien compris. Ma technique consiste à abandonner toute technique! (...) C'est tout simplement la première règle d'une bonne thérapie. Et ça devrait être également la vôtre si vous voulez devenir psychothérapeute. J'ai essayé d'être plus humain, moins mécanique. Je ne prépare jamais de plan thérapeutique précis (...), je me fie à mon intuition. »

 

L'auteur nous donne aussi accès au point de vue des patients:

 

Voici les propos de Belle, qui insiste auprès de son psychanalyste pour avoir des relations sexuelles avec lui :

« Vous en faites des tonnes sur le respect dû à l'unicité de chaque patient, mais vous prétendez ensuite qu'un seul ensemble de règles convient à tous les patients, quelle que soit la situation. Vous mettez tous les patients dans le même sac, comme s'ils fonctionnaient tous, et devaient tous être traités, de la même manière. »

« qu'est-ce que le plus important: respecter les règles et rester bien calé dans votre petit fauteuil confortable, Ou bien faire du mieux possible pour votre patient? »

 

Si ce livre tente d’abord de démystifier la psychanalyse, il est aussi un « thriller » : Que vont devenir les patients ? Les nouvelles méthodes de psychothérapie seront-elles efficaces ?

                        

Extrait pour l’humour (échange entre 2 psys):


"-Il avait appris ça du vieux Jung, c'est sûr.

-Très certainement. Jung n'avait aucun scrupule à sauter sur ses patientes. Presque tous ces grands patriarches de la psychanalyse étaient des cavaleurs invétérés : Otto Rank sautait Anaïs Nin, Jung se tapait Sabina Spielrein et Toni Wolff, et Ernest Jones tringlait à peu près tout le monde, au point de devoir quitter au moins deux villes après des scandales sexuels. Sans parler de Ferenczi, qui avait vraiment beaucoup de mal à ne pas poser les mains sur ses patientes. Freud fut à peu près le seul à ne pas se laisser aller à ce genre de choses.
- Peut-être parce qu'il était trop occupé à enfiler sa belle-sœur Minna.
- Non, je ne crois pas. Il n'y a pas de preuve indiscutable là-dessus. Je pense que Freud est arrivé très vite dans le fameux royaume de la sérénité testiculaire."

 

 

Bref, ce livre, écrit simplement, se parcourt rapidement ou pas….selon l’envie de chacun de s’arrêter sur les questions profondes que peuvent nous renvoyer certaines scènes de prime abord légères…

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